Il est illusoire de penser bloquer la diffusion de la vidéo de Sarkozy

La vidéo de Nicolas Sarkozy avant le JT de France 3 a fait le tour de France et même un peu plus loin. Rue89 s’est fait un beau coup de pub en récupérant ces images mais se trouve aussi face à une menace de procès de France 3. Quand on regarde le courrier publié par la rédaction de Rue89 on est surpris sans vraiment l’être par la demande des avocats : retrait de la vidéo du site et destruction, citation des sources (!!!) et « mise en place de toute mesure de nature à empêcher toute nouvelle mise en ligne de cette vidéo par vous même ou par un tiers« .

On comprend que l’avocat tente une telle manoeuvre, c’est son job, mais finalement est-ce possible ? Bien sûr Rue89 peut supprimer son article et virer la vidéo de son espace Dailymotion. Mais cela ne réglera pas tout à fait le problème de France 3 si le but de la manoeuvre est que la vidéo ne soit pas vue. D’une part parce qu’il est trop tard. La vidéo a été vue près de 1,5 millions de fois sur Dailymotion et largement reprise par les médias. Donc c’est trop tard, elle est vue !

Le second point c’est que cette vidéo s’est multipliée. Vous la retrouvez ainsi plusieurs fois chez Dailymotion et encore plus de fois chez Youtube pour ne citer qu’eux. Le net est ainsi fait, que les gens ne se contentent pas de linker des vidéos à leur emplacement original, ils enregistrent et rediffusent eux même. Sans parler de ceux qui, comme moi, en lisant la plainte de France 3 ont eu l’idée de sauvegarder la vidéo…

Il est illusoire de penser que l’on peut arrêter la diffusion de cette vidéo. La viralité a joué à fond mais l’actu va a rapidement remplacé cette vidéo. S’acharner à la faire supprimer ne fait même qu’amplifier la viralité. France 3 le sait sûrement très bien mais avec cette plainte la direction de la chaine donne le change à l’UMP qui est monté au créneau… et finalement l’essentiel c’est que la vidéo ait été vue !

Complément :  l’AFP précise que dès la publication de cette vidéo sur internet, la direction générale de France 3 avait indiqué qu’elle lançait « une enquête interne pour déterminer comment les images ont pu sortir de France Télévisions ». Une petite précision étonnante car ce n’est pas la première fois que France 3 diffuse du off. Pendant la campagne des municipales à Clermont-Ferrand, le site de la chaine proposait par exemple la discussion off entre deux candidats sur le plateau.