INAGlobal se penche sur l'avenir de l'information locale

L’INA Global a publié un long article particulièrement intéressant sur l’information locale en ligne.

Intitulé Les pure players peuvent-ils renouveler l’information locale ? le dossier se montre assez sévère sur le traitement de l’information:

« Le traitement des informations territorialisées à un niveau infra-national, pourtant fondamentales au bon fonctionnement d’une démocratie locale fortement mise en avant par le développement de la décentralisation depuis trois décennies, ne bénéficie donc que de très peu de renouvellement et semble majoritairement enfermé dans la célébration des institutions, le culte de l’immobilisme, la fait-diversification et, pour tout dire, un journalisme loin des standards de la presse d’espace public. Si le développement de l’information locale en ligne a ouvert des perspectives nouvelles, sa mise en œuvre par les journaux régionaux et locaux est décevante à quelques exceptions près : peu d’innovation éditoriale ; recherche effrénée d’audience et sensationnalisme ; contenus recyclés et peu originaux ; conditions de travail de journalistes parfois déplorables.»

L’article fait ensuite une revue des différentes initiatives en se posant la question des problèmes d’échelle géographique (on en revient toujours à la même difficulté de définition de l’hyperlocal) et bien entendu du modèle éditorial et économique.

Il soulève aussi une manière d’exercer forcément au contact du terrain. Je dis souvent qu’on ne peut pas faire de l’information locale sans vivre sur le territoire et y être en permanence. INAGlobal partage ce constat

« Enfin, loin des clichés du « journalisme assis » qui serait le sort obligatoire du web, à l’échelle locale, même le journalisme en ligne est nécessairement un journalisme de terrain. Ceci est d’autant plus vrai que la reconnaissance par les acteurs de la vie sociale et politique locale, indispensable pour l’exercice du métier au quotidien, ne peut advenir qu’à travers le contact physique inhérent à la présence permanente sur le terrain.»

La conclusion est particulièrment intéressante :

« Par conséquent, derrière le foisonnement se cache la fragilité, mais une alternative professionnelle à la domination des grands groupes semble cependant émerger sur la toile. C’est pourquoi, si l’on s’en réfère à l’esprit des lois sur la presse présidant à la réorganisation du secteur dans les mois suivants la Seconde Guerre mondiale, il paraîtrait logique de répartir différemment les aides de l’État à la presse pour encourager un vrai pluralisme de l’information locale, indispensable au bon fonctionnement d’une démocratie décentralisée. »